EDOUARD LÉON LEPELTIER (Paris 1877-id. 1960), peintre et graveur, décorateur, restaurateur et collectionneur, Paris et L'Isle-Adam. Sur ses œuvres.
« J’exerce actuellement la fonction de restaurateur des musées de France et je peux vous fournir de bonnes références concernant les travaux qui me sont confiés par les différents Musées de Paris et de Province » écrit Léon Lepeltier dans un courrier adressé à la Caisse d’Allocation Vieillesse en 1956 à Paris. Cette mention a été retranscrite par Laetitia Masson qui a pu étudier dans son mémoire de l’École du Louvre les archives privées de Léon Lepeltier et à qui nous devons une partie des renseignements ci-dessous.
Élève de Gustave Moreau, François Flameng et Fernand Cormon à l'École des Beaux-Arts de Paris entre 1897 et 1900, Lepeltier participe au Salon des Artistes français (mention honorable en 1899) et en 1900 à l'Exposition universelle. La ville de Paris constituait l’un des sujets picturaux et graphiques favoris de l’artiste et aujourd’hui, sur les cimaises du musée Carnavalet figure La démolition du couvent de l’Assomption rue Saint Honoré.
C’est après la Première Guerre mondiale qu’il se consacre à la restauration de tableaux, dessins et pastels pour laquelle il reçoit l'agrément des musées nationaux. On lui doit notamment deux grandes campagnes de restauration d'art graphique lors du sauvetage des œuvres rescapées de la Seconde Guerre Mondiale : la première consacrée aux pastels en péril de Maurice-Quentin de La Tour conservés au musée éponyme de Saint-Quentin en 1946 et présentés lors de l’exposition Pastels français des collections nationales et du musée de Saint-Quentin à l’Orangerie des Tuileries (Paris 1949). Et la seconde, lorsqu’en vue de l’exposition Les dessins d'Ingres du musée Montauban (Montauban 1951), il a été chargé des montages des dessins d’Ingres du musée de Montauban.
« La Bibliothèque Nationale lui confie ses dessins, gravures, manuscrits et livres précieux pour les remettre en bon état » inscrit-il dans sa propre notice du Bénézit qu'il rédige en 1950. Mais il se livre tout autant à la restauration d’estampes et de livres anciens (dont une Bible de Gutenberg de la Bibliothèque nationale de France) qu’à celle des meubles de laque appartenant à des particuliers. Il est tout aussi connu pour ses talents de décorateur d’intérieur et pour la confection d'ensembles rococo qui lui sont commandés.
Les œuvres de sa propre collection lui fournissent une source d’inspiration stylistique et esthétique
certaine, pour des productions qui prolongent la manière d'un Hubert Robert. Ses influences et son goût particulier pour le XVIIIe français se trahissent d’ailleurs dans sa collection personnelle. L’Album Groult, négocié lors d’une vente aux époux Groult en 1941, compendium d’études de Watteau, de Pater mais aussi d’Anonymes Français XVIIIe en est une pièce majeure. Cet album sera offert au Musée du Louvre en 1998 par madame Odette Lepeltier, au nom de son mari Robert Lepeltier (1913-1996), fils de Léon. Robert avait procédé à plusieurs donations de dessins de son père, d’une part au Musée d'Art et d'Histoire Louis-Senlecq à L'Isle-Adam en 1980 et 1981 - localité où la famille Lepeltier possédait une propriété depuis les années 1880-, d’autre part au musée du Louvre en 1981.
Quelques lots de dessins de Léon Lepeltier ont été présentés lors de la deuxième Vente Judiciaire du fonds d’atelier Robert Lepeltier du 16 novembre 2011, et une grande partie d’entre eux a été acquis par la Galerie du Chevalet Bleu, Paris. Plusieurs dessins et carnets sont passés dans une vente sans catalogue à Drouot le 15 janvier 2016, chez Marthias, Ribeyre et Farrando.
Le cachet a été créé vers 1963 par Robert Lepeltier pour authentifier les œuvres laissées par son père. Il est toujours apposé en rouge sur le recto des dessins et des gravures.
SOURCE
L. Masson, Léon et Robert Lepeltier, restaurateurs des Musées de France, mémoire de fin d’études, École du Louvre, Paris 2012.
Date de mise en ligne : mars 2010 ; dernière mise à jour : mars 2016.