JAMES ISIDOR KAISER (Brilon 1890-Copenhague 1965), entrepreneur, Berlin, Copenhague. Dessins.
Cette marque « J.I.K. » que nous avions publiée en 2012 comme non identifiée doit revenir à James Isidor Kaiser. Les renseignements suivants viennent pour une grande partie des héritiers eux-mêmes.
Fils d’Arthur et de Mathilde Kaiser, née Steinberg, James Isidor Kaiser est né le 6 mai 1890 à Brilon, en Rhénanie-du-Nord-Westphalie. Il est l’aîné de douze enfants. La famille déménage à Hanovre quand il a trois ans, puis à Wittenberge. Pour la soutenir financièrement, James Isidor Kaiser commence tout jeune à travailler à Hanovre. Il est notamment employé par la société Gebr. Salomon, qui achète les chiffons destinés à la fabrication de la pâte à papier. De 1912 à 1920, il est envoyé aux États-Unis par le même employeur, Salomon Brothers & Co, et travaille en fait à New York surtout. En 1920, il s’installe à Berlin et, la même année, épouse Grete Heilbrun (1897-1954). En 1922, il fonde la Darag Deutsch-Amerikanische Rohstoff-Gesellschaft mbH à Berlin – ses activités tournant toujours autour de la production de papier. C’est à cette période que Kaiser commence à former sa collection. Il s’intéresse aux tableaux, dessins et estampes de maîtres anciens, aux sculptures, mais aussi aux antiquités, à l’argenterie, ou encore aux émaux de Limoges. Il constitue également une bibliothèque de référence.
Suite aux persécutions grandissantes des juifs en Allemagne dans les années 1930, Isidor Kaiser obtient en 1939 la permission d’entrée pour le Royaume-Uni, mais en route, en passant par le Danemark, Isidor Kaiser et sa femme sont rattrapés par la guerre qui éclate, et le couple reste dès lors au Danemark. C’est dans ce pays que Kaiser continue à enrichir sa collection. Il est d’ailleurs régulièrement en contact avec des historiens de l’art, comme en témoignent différentes lettres conservées par ses héritiers.
Il décède à Copenhague le 3 septembre 1965. Sa collection passe alors à son frère et à sa sœur, Max Kaiser et Berta Frank, qui résident en Israël et sont les seuls survivants des 12 enfants Kaiser. Une grande partie est vendue en 1966 lors de deux ventes qui comprennent par ailleurs d’autres provenances : chez Arne Bruun Rasmussen pour les tableaux, sculptures, émaux, meubles, objets en argent et en bronze ; et chez Hauswedell pour les dessins. Le reste, ainsi que quelques lots invendus, est envoyé aux héritiers en Israël qui, au fil du temps, vendront différentes pièces. En outre, en 2020 eut lieu une vente à Tel Aviv (voir Ventes) pour la partie de la collection héritée par la famille Frank.
La marque de collection qui reprend les initiales du collectionneur, « J.I.K. » n’est pas apposée de façon systématique sur les œuvres graphiques. On la rencontre surtout sur des feuilles passées dans les ventes de 1966. Nous donnons ici quelques exemples de dessins portant la marque : Giulio Carpioni, acquis en 1969 par le Metropolitan Museum of Art à New York (inv. 69.126.1) ; anonyme hollandais du XVIIe siècle (Cambridge, Harvard Art Museums/ Fogg Museum, inv. 1979.171) ; et Hans Bol, La Résurrection du Christ, passé en vente le 21 mars 1977, à Amsterdam, chez Sotheby Mak van Waay B.V., n° 182c (le dessin a fait l’objet d’une promesse de don au musée des Beaux-Arts du Canada, Ottawa ; voir le catalogue de l’exposition Dessins flamands et hollandais du musée des Beaux-Arts du Canada, de J. Spicer, Ottawa 2004, n° 6). Notons également que deux dessins qui furent vendus le 21 mai 1966 à Hambourg, chez Hauswedell (no 193 comme anonyme École napolitaine et no 54 comme Jan I Brueghel) passèrent en 2020 chez H.W. Fichter Kunsthandel (catalogue : Der zarte Glanz der Linie. Altmeisterzeichnungen aus einer privaten Sammlung, Francfort 2020, no 14 et no 41).
Nous n’avons pas encore rencontré la marque sur les estampes de la collection.
Enfin, il existe aussi un cachet en toutes lettres « James I. Kaiser », mais celui-ci n’aurait probablement été utilisé que pour les livres.
VENTES
1966, 22 mars, Copenhague (Arne Bruun Rasmussen Kunstauktioner). Auktion 191 : Ældere udenlandske og danske malerier, Gotik og renaissance skulpturer, Antikviteter : Tilhørende boerne efter Direktør James I. Kaiser, Fabrikant Arnold Olsen, samt andre boer og rekvirenter | Old Master Paintings, Gothic and Renaissance Sculptures, Antiques: The Properties of the Late James I. Kaiser, Arnold Olsen, and from Other Sources. Total 1 233 lots (les lots provenant de la collection de James I. Kaiser indiqués dans le catalogue).
1966, 21 mai, Hambourg (Dr. Ernst Hauswedell). Auktion 144 : Zeichnungen des 16. - 18. Jahrhunderts, Sammlung James I. Kaiser, Kopenhagen ; Moderne Kunst.
2020, 22 septembre, Tel Aviv, (Hammersite). Auction 204 : The James Isidor Kaiser Collection – Important Old Masters, Judaica and Rare Silver Bookbindings. Lots 31400-31407 et lots 31410-31416, Judaïca ; lots 31425 et 31426, boîtes et tabatières ; lot 31429, porcelaine ; lot 31417 et lots 31430-31438, reliures en argent ; lot 31443, diorama ; lots 31445-31456 et lots 31458-31459, tableaux ; lots 31442, 31461-31462, 31466-31484, et lot 31488, dessins ; lots 31463-31465, enluminures ; lots 31504-31508, estampes.
Date de mise en ligne : novembre 2012 ; dernière mise à jour : février 2022.