numéro
L.4461
intitulé de la collection
Cayeux, Jean de
technique marque estampée, encre
couleur noir
localisation recto
dimension 5 x 8 mm (h x l)
  • depuis 2010

JEAN de CAYEUX de SÉNARPONT (Paris 1913-id. 2009), marchand de tableaux et critique d’art. Sur des dessins vendus par lui.

Jean de Cayeux est le fils de Paul de Cayeux de Sénarpont (Paris 1884-1964), expert négociant en tableaux et dessins anciens, et de Marguerite Serf. Marié à Daria Kamenka, ils auront ensemble quatre enfants, dont Marianne Roland Michel (1936-2004). Jean de Cayeux fut diplômé de l’Institut d’Art et d’Archéologie et ancien élève de l’École du Louvre avant de diriger la galerie Cailleux, fondée par son père Paul et installée en 1923 au 136, rue du Faubourg Saint-Honoré (elle fut ouverte dans un premier temps au 39, rue Laffitte entre 1912 et 1923). Jean de Cayeux a également fondé une succursale à Genève en 1979 au 22, rue Étienne Dumont.
Ses publications en tant qu’historien d’art sont signées de son nom, Jean de Cayeux, ou bien Jean de Cayeux de Sénarpont. En tant que directeur de la galerie, il signait Jean Cailleux.
Paul de Cayeux (Paul Cailleux) était expert-conseil du gouvernement près l’Administration des douanes à partir de 1928, expert près les Tribunaux de la Seine, conseiller pour le Commerce extérieur de la France entre 1927 et 1951, et président du Syndicat national des antiquaires. Il se spécialisa dans l’art du XVIIIe siècle, français essentiellement : peintures, dessins, meubles et objets d’art. Ses connaissances en matière d'art français du XVIIIe siècle ont fait de lui un conseiller estimé. Il a en outre prêté son concours à près de 300 expositions. Citons simplement deux d’entre elles, dont Jean Cailleux disait que son père fut particulièrement fier : Three French Reigns – Louis XIV, Louis XV, Louis XVI, organisée par et chez Sir Philip Sassoon à Londres en 1933, et European Masters of the Eighteenth Century, à la Royal Academy de Londres en 1954. Après la Seconde Guerre mondiale, la galerie a organisé plusieurs expositions au profit d'associations (voir la bibliographie ci-dessous, catalogues de la galerie). Ainsi peut-on lire dans le Figaro littéraire du 7 avril 1951 : « Les maîtres du XVIIIe aideront nos étudiants. » En 1963, son fils Jean a publié un ouvrage en hommage à son père et à la galerie qu’il avait créée, publié sous le simple titre Cailleux 1912-1962. Dans cet « album jubilaire », figure une sélection illustrée des tableaux les plus importants vendus par la galerie. La collection personnelle de Paul Cailleux comportait des tableaux, des dessins, des porcelaines, des objets d’art et environ quatre-vingts terres cuites du XVIIIe siècle, achetées pour l’essentiel avant la Seconde Guerre mondiale, dont une trentaine acquises par le musée Bonnat-Helleu, musée des beaux-arts de Bayonne (voir V. Ducourau, Les Terres cuites de la collection Paul Cailleux, Bayonne 1995 ; Nancy 1996 : Autour de Clodion, les terres cuites de la collection Paul Cailleux. Musée Bonnat de Bayonne, cat. de B. Salmon (dir.), Nancy, musée des Beaux-Arts, 1996).
Jean Cailleux poursuivit l’orientation de la galerie après la mort de son père et publia de nombreux catalogues d’expositions et ouvrages sur le XVIIIe siècle, en particulier sur Hubert Robert. Sa sœur Denise Cailleux le seconda dans la gestion de la galerie. Jean Cailleux était vice-président du Syndicat national des antiquaires et conseiller pour le Commerce extérieur de la France (1956). Il a formé une collection importante de porcelaines de Chantilly.
Sa fille, Marianne Roland Michel, prendra la direction de la galerie à partir de 1982 et jusqu’en 1996. Sa cousine, Emmanuelle de Königswarter, lui succède et dirige la galerie jusqu’à sa fermeture en 2000. Marianne Roland Michel a développé à côté de son activité de marchand une intense activité d’historienne d’art et fait sa thèse sur le peintre Jacques de Lajoüe, Lajoüe et l’art rocaille (Paris 1984). À cette thèse s'ajouteront des livres sur Le dessin français au XVIIIe siècle (Paris 1987) ; Chardin (Paris 1994, Londres-New York 1994, Paris 1999, 2012), pour les musées de Marseille, le catalogue Maurice et Pauline Feuillet de Borsat collectionneurs – Dessins français et étrangers du XVIIe au XIXe siècle (2001), ainsi que de nombreux articles et contributions à des catalogues d’expositions. Après la fermeture de la galerie, Marianne Roland Michel a continué à recevoir les chercheurs intéressés par l’art français du XVIIIe siècle et à mettre à leur disposition la précieuse documentation de la galerie, qu’elle avait conservée.
En 2005, une Fondation Marianne et Roland Michel a vu le jour et a été accueillie officiellement au sein de l’Institut de France en 2008. Elle attribue depuis 2006 le Prix Marianne Roland Michel en faveur des auteurs spécialisés dans le domaine de l'histoire de l'art et destiné à les aider à publier leurs ouvrages.
Le cachet a été créé par Jean Cayeux en 1966 dans l’intention précise de l’apposer sur les dessins appartenant à la galerie (lettre à Frits Lugt, 17 novembre 1966, archives de la Fondation Custodia). En général, la marque est apposée dans le coin inférieur droit et, exceptionnellement, à gauche. Il s’agit alors non pas d’une marque de collection dans le sens classique, mais d’une marque identifiant essentiellement le passage transitoire des dessins par la galerie Cailleux. À partir de 1970, la marque fut utilisée moins régulièrement, avant d'être quasiment abandonnée dans les années 1980-1990.

CATALOGUES DE LA GALERIE
Paris il y a cent ans, 1934.
Esquisses, maquettes : projets et ébauches de l'École française du XVIIIe siècle ; peintures et sculptures, catalogue rédigé avec Jacques Combe, Paris 1934.
Peintures de la Réalité au XVIIIe siècle, Paris 1945.
Le dessin français de Watteau à Prud’hon, préface de Gérard Bauer, Paris 1951.
Tiepolo et Guardi, exposition de peintures et dessins provenant de collections françaises publiques et privées, organisée au profit du Comité national pour la Sauvegarde de Versailles, Paris 1952.
Hubert Robert et Louis Moreau, exposition du cent-cinquantenaire de leur mort, organisée au profit de la Fondation pour la Formation professionnelle des jeunes infirmes, Paris 1957.
Monticelli, catalogue rédigé avec Ch. Kunstler, Paris 1956.
Âmes et visages de France au XVIIIe siècle, Paris 1961.
François Boucher : premier peintre du Roi, 1703-1770, Paris 1964.
Watteau et sa génération, Paris 1968.
Autour du néoclassicisme : peintures, dessins, sculptures, Paris 1973.
Giambattista Tiepolo, 1696-1770. Domenico Tiepolo, 1727-1804. Lorenzo Tiepolo, 1736-1776. Peintures, dessins, pastels, Paris 1974.
Éloge de l'ovale. Peintures et pastels du XVIIIe siècle français, préface de G. Poisson, Paris 1975.
Sanguines, dessins français du dix-huitième siècle, Paris 1978 (préface rééditée en Anglais ‘The Golden Age of Sanguine’, The Burlington Magazine, CXX, 1978, 907, Advertisement Supplement L’Art du Dix-Huitième Siècle, pp. i-vi.
Un album de croquis d’Hubert Robert (1733-1808), Genève 1979.
Des Monts et des eaux : Paysages de 1715 à 1850, Paris 1980, Genève 1981.
Monticelli 1824-1886, Genève 1981.
Rome 1760-1770. Fragonard, Hubert Robert et leurs amis, Paris 1983.
Le dessin en couleurs. Aquarelles, gouaches, pastels, Paris 1984.
Œuvres de jeunesse de Watteau à Ingres, Paris 1985.
Artistes en voyage au XVIIIe siècle, Paris 1986.
Aspects de Fragonard. Peintures, Dessins, Estampes, Paris 1987.
Les Étapes de la création. Esquisses et dessins de Boucher à Isabey, Paris 1989.
Le Rouge et le Noir. Cent dessins français de 1700 à 1850, Paris 1991.

BIBLIOGRAPHIE
J. Cailleux, Cailleux 1912-1962, Paris 1963.
J. Cailleux, Les antiquaires, les décorateurs, les joailliers, les orfèvres, le livre rare, Paris 1966.
M. Roland Michel, ‘Galerie Cailleux, rue Faubourg Saint Honoré no 136’, dans Paris 1994 : La Rue du Faubourg Saint-Honoré, cat. de B. de Andia et D. Fernandès, Paris 1994, p. 326.
Chr. Michel, 'La galerie Cailleux', dans Galerie Éric Coatelem, Hommage à la galerie Cailleux, Paris 2015, pp. 10-11.


Date de mise en ligne : février 2014 ; dernière mise à jour : avril 2015.


Frits Lugt, Les Marques de Collections de Dessins & d’Estampes | Fondation Custodia