ALFRED LOUIS PORCABEUF (1867-1946 ou après), graveur, imprimeur d’estampes, Paris. Estampes.

L’imprimerie en taille-douce dont Alfred Porcabeuf prit la direction en 1895 connut une longue et prestigieuse histoire. En 1793, Jean-Charles Rémond crée à Paris, au n^o 15 de la rue Saint-Jacques, un atelier d’impression en taille-douce. Cet atelier sera un des cinq établissements choisis par Napoléon pour imprimer la monumentale description de l’Égypte (1867-1946 ou après). L’atelier est repris en 1863 par Alfred Salmon (1825-1894 ?), voir L.5267, qui lui-même avait réorganisé l’ancien puis installé le nouveau en 1880 au 187 rue Saint-Jacques. Entre 1890 et 1894, Salmon s’associe avec l’imprimeur Adolphe Ardail (1835-1911), voir L.1728, et, en 1894, cède la direction de l’imprimerie au fils de ce dernier, Alfred Porcabeuf, qui deviendra chef de la chalcographie du Louvre en 1910. Porcabeuf est sociétaire de la Société des artistes français à partir de 1888.
‏L’atelier d’imprimerie en taille-douce sera fermé entre 1939 et 1945. En 1946, Georges Leblanc succède à Porcabeuf et en 1962, Leblanc accueille Pierre Lallier comme apprenti. En 1968, Maurice Lallier et ses enfants, Pierre, Marie-Claire et Françoise, reprennent l’atelier. Pierre Lallier le dirigera brillamment durant 40 ans. En 2008, suite à un avis d’expropriation, l’atelier doit libérer les locaux historiques de la rue Saint-Jacques. Didier Mutel, qui fut stagiaire, apprenti et élève de Pierre Lallier à partir de 1988, reprendra à son tour une partie des presses et du matériel d’origine, datant des XVIII^e et XIX^e siècles. Le 30 mai 2014, Pierre Lallier et Didier Mutel rouvrent officiellement l’atelier à Orchamps, dans le Jura.
Ce cachet est repéré sur l’eau-forte d’Albert Ardail, Portrait d’homme barbu, 1895, dédié au crayon par le graveur à Porcabeuf (chez Mas, Estampes anciennes et modernes, Paris, en 2017).

SOURCE
M. Frerebeau, Histoire d’une imprimerie en taille-douce, l’atelier Salmon-Porcabeuf (1863-1914), mémoire de l’École du Louvre, 1974 (dactylographié).

BIBLIOGRAPHIE
A. Porcabeuf, L’impression en taille-douce : rapport, Paris 1917 [présenté au Congrès du Livre, 1917].
L. Beaumont-Maillet, ‘Les collectionneurs au Cabinet des Estampes’, Nouvelles de l’Estampe, décembre 1993, n^o 132, pp. 5-27, n^o 30.
C. Inizan, ‘L'illustration d’art : de la taille-douce à la litho, deux exemples parisiens’, Livraisons d’histoire de l’architecture, n^o 11, 2006, pp. 83-94.


Date de mise en ligne : juin 2018 ; dernière mise à jour : mars 2022.