JAMES HUGHES ANDERDON (1790-Londres 1879), banquier et amateur anglais. Estampes et dessins.
Fils de John Proctor Anderdon (1760-1846), de Henlade House, James Hughes Anderdon a fait carrière en tant que banquier et fut notamment partenaire de Bosanquet, Anderdon & Co.
L’article d’An Van Camp donne des renseignements supplémentaires sur les œuvres offertes par le collectionneur au British Museum. En effet, James Hughes Anderdon ne fit pas seulement don de ses catalogues illustrés, déjà mentionnés par Lugt, mais il offrit également environ 1 000 estampes et dessins de toutes les écoles et de toutes les époques. Mentionnons notamment des dessins de James Barry ainsi que des estampes de la famille De Passe. En ce qui concerne le fonds De Passe, James Hughes Anderdon l’avait hérité de son frère Oliver Anderdon. Les feuilles portent souvent des inscriptions et des initiales associées à ce dernier (L.120 et L.154 ; L.5722 ; L.5723).
Dans son article, An Van Camp décrit les volumes nommés Collectanea Biographica (105 vol.), vendus au British Museum en 1881. Ces volumes furent assemblés par le collectionneur et comportent différents textes (des entrées biographiques surtout) et illustrations dont la base repose sur un dictionnaire biographique de 1823 en 38 volumes, compilé par Gérard Jacob et illustré, intitulé Galerie historique et chronologique des hommes les plus illustres…, Reims 1823. L’ensemble a été acquis par Anderdon en 1833. Pendant 40 ans, celui-ci a continué d’enrichir l’ouvrage, ajoutant textes, estampes, dessins et lettres. En 1853 il a fait relier le tout en 105 albums in-octavo, réservant des pages vierges pour de futurs ajouts encore. Le petit format des albums a conduit au fait que certaines estampes, trop larges, ont dû être pliées. Les entrées biographiques ont été rangées par ordre alphabétique.
Sur le verso des estampes, Anderdon a souvent ajouté des notes manuscrites, commençant par ses initiales (L.1470 ; ainsi qu’une version proche de L.1424a, qui par ailleurs a peut-être été mal reproduite par Lugt en 1956). Ces initiales sont parfois suivies d’indications sur la provenance de telle ou telle estampe acquise. Grâce à ces notes, Van Camp a pu constater qu’Anderdon avait acheté en quelques décennies de très importants lots d’estampes dans les grandes ventes de l’époque : Richard Grenville, 1er duc de Buckingham et Chandos en mai 1834 ; Horace Walpole en juin 1842 ; Henry Peter Standby en avril 1845 et Thomas William Aston Burke-Haviland en juin 1852. On trouve parfois des extraits de ces catalogues de vente insérés à l’intérieur des volumes.
Certaines estampes ont reçu le cachet du collectionneur (L.50) ainsi que la marque que le musée avait créée pour la collection Anderdon (L.13), accompagnée par le numéro du volume et le numéro de l’objet. Les volumes ont, eux, reçu les numéros d’inventaire 1881,0709.631 à 735.
Quant aux séries de catalogues illustrés par ses soins, déjà mentionnés par Lugt et donnés au British Museum, soulignons qu’Anderdon a compilé une seconde série de catalogues d’expositions annuelles de la Royal Academy pour la période 1769-1850, série qu’il a présentée à la bibliothèque de la Royal Academy en 1875. Ces 27 volumes, provenant de la collection d’Edward Bell selon Anderdon, contiennent de nombreux estampes, dessins, manuscrits, lettres et notes, pour la plupart ajoutés par Anderdon lui-même, mais on trouve parfois également des notes et des coupures de presse qui doivent revenir à Bell. Dans la même période, Anderdon a fait don de plusieurs dessins britanniques du XVIIIe et du XIXe siècle à la Royal Academy of Arts de Londres en 1874-1875, dont une esquisse de William Blake (inv. 07/1418). Enfin, il a donné plusieurs livres à la bibliothèque de la Royal Library, marqués de ses initiales manuscrites « J.H.A. » suivies de la date d’acquisition.
Plusieurs tableaux collectionnés par Anderdon se trouvent aujourd’hui à la Tate de Londres, parmi lesquels un portrait de Benjamin West par Gilbert Stuart qu’Anderdon a présenté en 1853 (inv. N00229), et un tableau de William Hogarth représentant Sigismunda, entré en tant que legs en 1879 (inv. N01046).
Comme Lugt l’a déjà indiqué, les autres tableaux de la collection Anderdon sont passés en vente les 30 et 31 mai 1879 chez Christie’s à Londres (Ancient & modern pictures, including a large number of works of the early English school, soit au total 288 numéros répartis comme suit : 252 tableaux, 13 miniatures, 11 dessins, neuf cadres, et trois autres éléments. Lugt Rép. 39397). Ses autographes et documents littéraires ont été vendus chez Sotheby’s le 17 mai 1879.
C’est Alexander Anderdon Weston (voir L.65) qui hérita de la collection de portraits anglais de James Hughes Anderdon. Comme Lugt a eu l’occasion de le mentionner, la collection a ensuite été vendue par la veuve d’Alexander Anderdon Weston en 1904.
Enfin, la vente de 1828 que cite Lugt doit correspondre à celle du père du collectionneur, John Proctor Anderdon (18-20 février 1828, Londres, Evans. Lugt Rép. 11638). Les tableaux de cette collection furent vendus après son décès en 1847 (vente 1847, 15 mai, Londres, Christie’s. Lugt Rép. 18631) ; puis, quelques années plus tard, d’autres tableaux furent dispersés dans une vente de sa succession et à divers (vente 1851, 24 mai, Londres, Christie’s. Lugt Rép. 20387).
BIBLIOGRAPHIE
F. Boase, Modern English Biography. Containing many thousand concise memoirs of persons who have died since the year 1850, 6 vol., Truro 1892-1921, s.v. James Hughes Anderdon.
A. Griffiths, R. Williams, The Department of Prints and Drawings in the British Museum, User’s Guide, Londres 1987, pp. 56-58.
A. Van Camp, ‘James Hughes Anderdon’s Collectanea Biographica. An Extraordinary Collection in the Keeper’s Office’, Print Quarterly, XXVIII, 2011, 4, pp. 410-413.
Date de mise en ligne : mars 2010 ; dernière mise à jour : octobre 2020.