A. D. BÉRARD († 1873), architecte et auteur du Dictionnaire Biographique des Artistes Français, Paris. Dessins et gravures d'ornements.
André-Denis Bérard était le fondateur d'une importante collection de dessins et de gravures d'ornements, dont des parties figurèrent à plusieurs expositions, e.a. à celle du Palais de l'Industrie en 1888. La collection avait été recueillie dès la première heure, au moment où les raretés dans ce domaine n'étaient point recherchées et se trouvaient à bon compte. Elle résumait un travail de près de cinquante années. Il avait été conduit à la réunir par suite de son intérêt pour toutes les manifestations d'art. Il y trouvait en même temps, comme dit A. de Champeaux, des éléments comparatifs, qui facilitaient les nombreux travaux d'architecture dont il était chargé. Il s'en aida également pour la publication des ouvrages qu'il entreprit sur la serrurerie artistique et sur divers détails de la construction. Il avait résumé le résultat de ses études sur l'art ancien dans son Dictionnaire biographique des Artistes français du XIIe au XVIIe siècle, publication qui ne précéda que d'une année la mort de son auteur, survenue en 1873. Citons encore ses catalogues des œuvres de Jean Marot (1864), Daniel Marot (1865) et des Cuvilliés (1859). Son fils l'architecte Charles-Eugène Bérard (1838-1890), conserva la collection et l'augmenta. Faucheux, dans l'Annuaire des artistes de Lacroix, 1860, p. 172 la décrit ainsi : « Le cabinet de M. Bérard, Rue Neuve-Bréda 19, est le plus beau qu'il y ait à Paris dans ce genre. Il faut d'abord citer le plus bel œuvre de Lepautre qui soit connu ; il est composé d'environ trois mille pièces : aucun autre recueil n'en renferme autant ; viennent ensuite les gravures de Bérain, dont les planches d'ornements sont aussi très nombreuses. Les pièces gravées de Marot font partie de la même collection. L'œuvre très complet et très rare de deux graveurs français établis en Allemagne, les Cuvilliés père et fils, dessinateurs d'ornements très jolis, très délicats, qui sont encore peu connus, mais que M. Bérard se propose de faire, connaître et apprécier, en publiant le catalogue de leur œuvre les gravures d'Oppenord, celles de Fordrin sur la serrurerie, sont aussi dans la même collection. M. Bérard possède aussi le plus bel œuvre de Silvestre qu'il y ait après celui de M. Simon. Il a plusieurs épreuves avant la lettre, et l'estampe la plus rare peut-être de cet œuvre, c'est un paysage dans le goût de Claude Lorrain ; on n'en connaît que trois épreuves en comptant celle de la Bibliothèque impériale. C'est M. Simon qui a l'autre épreuve. M. Bérard possède aussi beaucoup de dessins d'ornements très rares et très importants, d'une conservation parfaite, parmi lesquels on citera un beau dessin de Virgilius Solis et un dessin d'Etienne Delaulne. En résumé, il y a peu de cabinets aussi riches en ouvrages d'architecture et en dessins d'ornements, que celui de M. Bérard, et je ne crois pas qu'il y en ait qui renferment des pièces mieux conservées, en meilleur ordre, et dans des volumes plus splendidement reliés. »
VENTES :
I. 1866, 14 décembre, Paris (expert Vignères). Estampes et dessins anciens, et modernes ayant rapport à l'architecture, l'ornementation, etc. 218 nos.- Produit 1470 fr. 75.
II. 1891, 16-20 février, Paris (expert Rapilly). Estampes et livres relatifs à l'architecture et à l'ornementation, XVIe-XVIIIe siècles. 1005 nos, dont 427 pour les estampes. Œuvres de Delaune (46 nos), Callot (44 nos), H. S. Beham (25 nos), Aldegrever, V. Solis, de Bry, Flynt, Collaert, L. Limosin, Bullant, Boyvin, Altdorfer, Du Cerceau, Guckeysen, etc. Une série de Lepautre, 2200 pièces, fit 1400 fr., 300 pièces de Marot 1750 fr., l'œuvre d'Oppenord 1280 fr., celui de J.A. Meissonnier 1350 fr., 620 ff. des Cuvilliés 850 fr., Blondel, Architecture 980 fr., Œuvres diverses de Lalonde 1620 fr., Œuvre de della Bella 2050 fr., Chastillon, Topographie française, 1641, 2520 fr. et l'œuvre de Silvestre 2020 fr.
III. 1891, 21-25 février, Paris (expert S. Mayer). Dessins anciens de maître ornemanistes du XVe au XIXe siècle des écoles françaises, italienne et allemande : architecture, décoration, ameublement, orfèvrerie. Puis miniatures, gouaches, aquarelles. Vues de Paris. 585 nos, dont 500 pour les dessins, où l'on rencontre des feuilles de Bérain, Bibiena, Caravage, Delafosse, Delalonde (Décoration d'appartement 1250 fr.), Et. Delaune (Brûle-parfums 3920 fr.), Du Cerceau, Fordrin, Gillot (Dossier de canapé 1005 fr.), Goltzius, Huet, Huquier (Album 3000 fr.), Jamnitzer (Modèle de coffret 7550 fr.), Lafitte, Le Paultre, Maréchal, Nicole, Oppenord, Percier, Peyrotte, Prieur, Queverdo, Hubert Robert, Silvestre, Solis, Soufflot, Toro, etc.