B. HAUSMANN (1784-1874), négociant et drapier, « Oberbaurat », Hanovre.- Estampes et dessins anciens, œuvres de Dürer.
David Bernhard Hausmann, né et décédé à Hanovre, se trouvait, étant jeune homme, à Aix-la-Chapelle, où il commença sa carrière commerciale. Vers cette époque on apportait dans cette ville les trésors d'art des églises, couvents et galeries des environs, pour les mettre en sécurité contre les Français. La vue de toutes ces belles choses impressionna fortement le jeune homme. Dès 1806, lors d'un voyage à Paris, il acquit ses premières estampes, e. a. « le Rêve » de Dürer, chez un bouquiniste des quais de la Seine. Vers 1809 il entreprit un long voyage en Italie, y fit des études sérieuses et entra en relations avec les principaux historiens d'art, e. a. Rumohr. Déjà avant, il avait fait la connaissance de Boisserée, le grand collectionneur de Cologne. Sa collection d'estampes et de dessins s'augmenta à diverses reprises ; l'amateur sut par exemple s'assurer des feuilles importantes provenant d'une collection des ducs de Brunswick, passée en d'autres mains pendant le règne du roi de Westphalie. Mais ses plus belles acquisitions proviennent de la riche collection de Langer, bibliothécaire à Wolfenbüttel, qui posséda e. a. mainte feuille de la collection de P. J. Mariette, à la vente duquel il avait assisté à Paris, en 1775. Lors d'une visite à Milan, en 1822, Hausmann enrichit sa série de gravures sur bois par des achats dans la collection Gius. Storck. Deux ans plus tard, son ami Karl von Rumohr lui céda quelques feuilles de sa collection, qui devaient contribuer surtout à compléter l'œuvre de Dürer que Hausmann avait toujours recherché avec une préférence très marquée. Il suivit régulièrement les grandes ventes et combla les dernières lacunes par des achats dans les collections Ackermann (1852), Springmann-Kerkenning, Breiner, von Mechel, Custodis, Geissler et Düring, et chez différents marchands. En 1854 notre amateur acquit son premier dessin de Dürer ; en avril 1860 il en eut 20 autres de la collection Böhm de Vienne. La collection exceptionnelle de Dürer, que Hausmann avait ainsi formée, lui servit à composer son ouvrage estimé traitant des papiers et des filigranes, dans le but de déterminer, par ce moyen, la priorité des épreuves (Albrecht Dürer's Kupferstiche, Radirungen, Holzschnitte und Zeichnungen, unter besonderer Berücksichtigung der dazu verwandten Papiere und deren Wasserzeichen, 1861). Jusqu'à quelques années avant sa mort, l'amateur continua à épurer sa collection de Dürer, et il est naturel qu'il désirât s'assurer qu'elle resterait intacte après sa mort. Comme ses fils étaient morts avant lui, il la légua à sa petite-fille M. Hausmann, mariée au docteur en médecine Rud. Blasius (1842-1907). Cette dame, demeurant à Brunswick, a pieusement conservé la collection et la possède encore à l'heure actuelle. Elle l'a toujours gardée intacte, y ajoutant seulement, après la mort de son mari, la partie supérieure de la Colonne et un Hémisphère septentrional (la partie moyenne de la Colonne et l'autre Hémisphère manquent encore). Il y a 26 dessins de Dürer, un long autographe, tout son œuvre gravé à l'exception de quelques pièces uniques, et les copies de Marc-Antoine. Les gravures sur bois, surtout les suites, sont représentées par différents états. Le collectionneur en a lui-même dressé un catalogue détaillé manuscrit. Quelques mois après la mort de B. Hausmann (13 mai 1874), sa belle collection de dessins fut acquise à l'amiable par le Cabinet des Estampes de Berlin. Sa collection de tableaux (165 nos) avait déjà été vendue par l'amateur même au roi de Hanovre, George V, entre 1850 et 1860 ; le roi permit que les tableaux restassent chez le collectionneur jusqu'à sa mort, et les transporta ensuite au château de Herrenhausen ; aujourd'hui ils se trouvent au Musée provincial de Hanovre. Une autre collection spéciale, formée par Hausmann, reste encore immobilisée dans la famille, en vertu d'un fideicommis (actuellement chez le docteur Fritz Hartmann à Hanovre). Elle est intitulée « Sammlung meiner Zeitgenossen » et comprend des dessins et aquarelles de maîtres allemands et néerlandais de 1830 à 1840. Les estampes n'appartenant pas à la collection de Dürer firent l'objet de la vente ci-dessous.
La marque a toujours été apposée par l'amateur lui-même. Fagan donne au n° 56 une marque sans filet rond qui n'a jamais servi, et décrit à tort, au n° 57, la première des marques ci-contre [L.377 et L.378] comme appartenant au Dr. Blasius Hausmann.
VENTE : 1879, 15 mai et jours suivants, Leipzig (chez C. G. Boerner). Estampes anciennes, 730 nos. L'ancienne école allemande y tenait la plus grande place : Aldegrever, Altdorfer, Baldung Grün, Beham, Burgkmair, Cranach, Dürer, van Meckenen, Schongauer. Puis Lucas de Leyde et aussi Rembrandt et Marc-Antoine. Produit 7400 M. environ. À la fin de cette vente figuraient quelques dessins, mosaïques et livres d'art ou à figures.