H. A. CORNILL-d'ORVILLE (1790-1875), négociant et directeur du Musée Städel, Francfort s/l M. Estampes de Dürer.
Heinrich Anton Cornill-d'Orville, fils d'un riche négociant en vins établi à Francfort, manifesta de bonne heure un goût très marqué pour les Beaux-arts. Un voyage à Paris, entrepris en 1812 avec son ami J. D. Passavant, l'impressionna fortement ; il y vit le musée Napoléon dans toute sa richesse, et fit ses premières trouvailles en estampes de Dürer chez les petits marchands derrière les Tuileries et sur les quais. Peu d'années après son retour, en 1816, la fondation de J. F. Städel, à Francfort, trouva son entière sympathie. En 1839 il entra dans l'Administration de cet établissement et l'année suivante il eut le bonheur de voir son ami d'enfance, J. D. Passavant, nommé conservateur. Unis par les mêmes aspirations, les deux amis purent pendant plus de vingt, augmenter la galerie et organiser le cabinet d'estampes, les dessins et la bibliothèque.
En même temps la collection de Cornill s'augmentait toujours grâce aux nombreuses relations dont il jouissait comme administrateur du musée Städel, mais plus encore grâce au concours du jeune Ferdinand Prestel, le judicieux connaisseur et marchand d'estampes, demeurant vis-à-vis de Cornill à Francfort. L'œil perspicace de Prestel aida à épurer continuellement la collection qui offrit ainsi un œuvre de Dürer tout à fait exceptionnel, d'une égalité d'épreuves surprenante. Les ouvrages de Passavant (Le peintre-graveur),Hausmann, Retberg et Thausing doivent beaucoup à cet œuvre. Cornill lui-même fit encore preuve de ses recherches sérieuses en publiant dans Naumann's Archiv (1853, p. 201) les informations supplémentaires concernant l'œuvre de Dürer réunies par lui depuis la mort de Passavant.
Son fils Otto Cornill († 1907 âgé de 84 ans) hérita du goût de son père et fut directeur du Musée municipal historique de Francfort.
VENTE : 1900, 14 et 15 mai, Stuttgart (dir. H. Gutekunst et F. A. C. Prestel). L'œuvre gravé de Dürer. Les 445 numéros offraient e. a. des premières épreuves des 3 grandes suites de grav. sur bois (Apocalypse 6270 M., Vie de la Vierge 2700 M., gr. Passion 3360 M.) ; il y avait un superbe St. Jérôme à la pointe sèche (B. 59), dont les épr. sont toujours faibles, (12.000 M.). Les plus célèbres gravures firent de 500 à 1500 M., Les Armoiries à la tête de mort 1630 M., celles au coq 3080 M. et J. Patinier 1800 M. L'intérêt scientifique de la collection était augmenté par le fait que l'amateur avait réuni aussi toutes les pièces sur bois décrites par Bartsch dans son Appendice et par Heller, p.e. l'Ecce Homo (Pass. 174) 3260 M., St. Sébalde sur le piédestal 1900 M., la Grande tête du Christ (P. 192), les trois rares Joûtes (288-290), l'épr. peut-être unique du Jardinier (P. 196), le malade vénérien (P. 198) 2200 M. Parmi les bois encore : Portrait de Maximilien 1420 M., Maximilien en prière 1910 M., La Colonne 2650 M., le Triomphe de Maximilien 2090 M. - Produit 126.763 M.