Paul DELAROFF (1852-1913), jurisconsulte, St. Pétersbourg et Pavlovsk. Estampes et dessins.
Paul Viktorowitch Delaroff, fils d'un général de l'armée russe, fit ses études à l'Ecole Impériale de St. Pétersbourg, obtint le grade de docteur en droit, et professa le droit civil à l'Université de Kharkof. Mais il avait bientôt quitté l'enseignement et s'était vu attacher, comme conseiller, au Ministère des travaux publics, puis, comme conseiller privé, à un président du Conseil. Plusieurs lois utiles, notamment la loi sur la responsabilité civile des accidents de chemins de fer, sont son œuvre. Il était « Excellence » et portait le titre de conseiller privé de S. M. l'Empereur de Russie. - Delaroff consacra une grande partie de sa vie à l'étude des tableaux. En amateur-marchand il en fit même le commerce sur une grande échelle. Grand charmeur, causeur admirable, homme d'une singulière activité, ses relations très étendues lui permirent maint bon achat ; elles lui permirent aussi de ranimer, parmi les amateurs russes, l'intérêt pour l'école hollandaise. Sa connaissance approfondie des maîtres hollandais lui valut d'être engagé par le comte Valentin Souboff, pour faire un cours à son Institut d'histoire de l'art de St. Pétersbourg. Mais le jour de la 4e conférence, on célébrait déjà les funérailles de Delaroff. Il avait commencé d'abord à réunir des gravures, parce que plus à la portée de sa bourse ; puis il avait acheté des tableaux italiens, et enfin, alors que la fortune lui avait souri, il s'était pris de passion pour l'école hollandaise. Quand il regardait l'énorme quantité de tableaux qu'il avait réunis, il se plaisait à rappeler, ainsi que le raconte M. Roger-Milès, le jour où, afin d'acquitter le prix d'un Jacob Ruisdael qu'on lui cédait pour 35 roubles, il avait été obligé d'engager sa montre. Un certain nombre de ses meilleurs tableaux ont figuré à titre de prêt aux musées de La Haye, Leyde, Berlin, etc. Sa galerie de tableaux anciens, très nombreuse, fit l'objet de deux ventes à Paris, la 1re partie les 23-24 avril 1914 (507.550 fr.), la 2e partie voir ci-dessous (201.713 fr.). Le résultat ne répondit point aux prévisions.
La marque ci-contre fut faite pour les tableaux. Elle resterait donc en dehors du cadre de ce manuel, ne fût-ce qu'elle a été employée aussi pour marquer les dessins et estampes.
VENTES :
I. 1914, 17 mars, Paris (expert Loys Delteil). Estampes du XVIIe et du XVIIIe siècle. 181 nos, dont le dernier n° contenait environ 2000 feuilles vendues par lots. On remarquait une estampe unique de S. van Hoogstraten, Présentation au temple, 120 fr. - Produit 20.000 fr. environ.
II. 1914, 30 avril, Paris (expert G. Duchesne). Dessins et aquarelles, principalement des XVIIIe et XIXe siècles, faisant partie de la deuxième vente des tableaux du 27 avril-2 mai. Gavarni, Un Boueux 805 fr. et Nécessité n'a pas de loi 1501 fr., Regnault, son portrait 355 fr., Troyon, L'Abreuvoir 935 fr., Mme Vigée-Lebrun, Portrait de jeune femme debout 2205 fr., Ziem, Intérieur d'église, aquarelle, 3200 fr.