J. A. DESBROSSES (1835-1906), peintre et graveur, Paris. Dessins par lui-même par Chintreuil et divers contemporains.
Jean Alfred Desbrosses, né (et décédé) à Paris, dans un pauvre ménage ouvrier chargé d'enfants, fut élève d'Ary Scheffer et disciple de Chintreuil avec qui il vécut presque constamment, même après son mariage, jusqu'à la mort de celui-ci, 1873. Placé en 1848 comme apprenti chez un tapissier qui ferme bientôt boutique, il rentre chez son père qui le traite de paresseux. Se réfugie alors chez Chintreuil, d'environ quinze ans son aîné, et y reste, exécutant pour vivre des coloriages, et étudiant. On trouve ainsi les deux amis, à la campagne d'abord à Igny, ensuite, depuis 1856, à La-Tournelle-Septeuil, près de Mantes et, à Paris, dans une mansarde 18 rue de Seine qu'ils quittèrent plus tard, lorsque leur situation s'améliora. Desbrosses, d'abord peintre de scènes rustiques et intimes, débuta, dans ce genre, au Salon de 1861. Sous l'influence grandissante de Chintreuil, il changea de sujets et peignit et exposa alors surtout des paysages de montagne : Alpes, Ardennes, Jura. A gravé une des 12 eaux-fortes du Paysagiste aux Champs de F. Henriet (2 autres gravées par son frère Léopold). Exposition de ses œuvres à Paris, 1899 ; catalogue avec notice par F. Henriet. Il eut deux frères, aussi artistes, ce qui fit dire à F. Henriet, Jean Desbrosses (Les Peintres Contemporains ; portr. lithogr.), Paris, 1881, « Quel souffle romantique passa à travers cette humble famille, je ne sais, mais l'art prit successivement au pauvre père ses trois fils. » L'un, Joseph, sculpteur (Bouchain, Nord 1819-1846), l'autre, Léopold (Bouchain, 1821-?), peintre de paysages et graveur.
Chintreuil, à sa mort, en 1873, avait légué tout son atelier à son ami Desbrosses qui le conserva longtemps presque en entier, ne se séparant de la partie la plus importante qu'en 1905, dans une vente du 9 février, à Paris (experts J. Chaine et Simonson), ne comportant que des œuvres de Chintreuil, peintures et études peintes (catalogue de 80 nos, préface de F. Henriet, nombreuses reproductions dont celle du portrait de Chintreuil par Desbrosses ; produit 44.485 fr.). Cachet à la cire, semblable à notre L.668c, mais avec au milieu « vente Chintreuil » et en bas la date : 1905, apposé sur tous les châssis. Le reste passa dans la vente après le décès de Desbrosses (voir ci-dessous). En 1874, dans le but de libérer la mémoire de Chintreuil des critiques d'un certain public, Desbrosses organisa à l'Ecole des Beaux-Arts une exposition de l'œuvre de son ami et en publia un catalogue illustré, avec texte de Champfleury, A. de La Fizelière et F. Henriet (Cadart éditeur, même année). Beaucoup des œuvres décrites se retrouvèrent dans la vente de 1905 signalée ci-dessus. Voir encore l'article de Montorgueil : « Une famille d'artistes, Les Desbrosses », paru dans Le Mois littéraire et pittoresque, mai 1906.
VENTE : 1907, 15 février, Paris (experts J. Chaine et Simonson). Succession de J. Desbrosses. Tableaux, études, esquisses (46 nos), dessins (15 nos) par A. Chintreuil, et par divers artistes (21 nos). Même reproduction du portrait de Chintreuil qu'au catalogue de la vente de peintures de 1905. Dans les divers artistes : Corot, huit feuilles, études d'animaux, vendues sous le seul n° 66 ; attribué à E. Delacroix, Esquisse au fusain ; attribuée à van Dijck, Sainte Famille ; Valadon, Sainte Madeleine. - Produit 9.369 fr.