EDUARD FAESCH (Kiel 1812-id. 1845), commerçant, Kiel. Dessins et estampes.
Comme le soulignait Lugt en 1956, cette marque est estampillée au recto de dessins et d’estampes.
Dans les musées, elle est apposée sur les dessins suivants : un dessin attribué à Rembrandt entré en 1885 au Kupferstichkabinett de Berlin (E. Bock, J. Rosenberg, Die Niederländischen Meister. Staatliche Museen zu Berlin. Die Zeichnungen alter Meister in Kupferstichkabinett, Berlin 1930, no 3090) ; un second dessin du même artiste conservé à la Fondation Custodia (inv. 5794 ; P. Schatborn, Rembrandt and his circle. Drawings in the Frits Lugt Collection, Bussum et Paris 2010, no 21 et note 2) ; un dessin de l'École hollandaise du XVIIe siècle au Museum August Kestner à Hanovre (inv. N. 140; H. Wille, Bildkataloge des Kestner-Museums Hannover, X, Handzeichnungen III, Deutsche Zeichnungen 16. - 18. Jahrhundert, Hanovre 1967, n° 30) et sur un dessin anonyme du début du XVIIIe siècle rangé dans les portefeuilles du Victoria and Albert Museum à Londres (inv. D. 1089.1887 ; P. Ward-Jackson, Italian Drawings, Victoria and Albert Museum, Londres 1980, vol. 2, no 1250).
Dans le commerce d’art, elle a été signalée sur plusieurs dessins de différentes Écoles: vente 1974, 27 juin, Londres, Christie’s, no 189 comme Pieter Quast ; vente 1992, 7 juillet, Londres, Christie’s, no 330 comme attribué à Agostio Masucci et à nouveau dans la vente de 2007, 22 mars, Paris, Christie’s, no 224 ; cat. C.G. Boerner, Neue Lagerliste Nr. 86, Düsseldorf 1996, no 33 comme Daniel Nikolais Chodowiecki et à nouveau dans cat. C.G. Boerner, Düsseldorf 2001, no 5 ; vente 2005, 16 décembre, Paris, Christie’s, no 36A comme Bartolomeo Guidobono et no 102 comme Nicolas Pérignon ; commerce d’art, Paris 2007, comme Chantereau ; vente 2007, 17 et 18 décembre 2007, Amsterdam, Sotheby’s, no 511 comme Cornelis Saftleven ; vente 2015, 12 juin, Paris, Pierre Bergé & Associés, n° 61 comme École flamande vers 1650.
Ce sont les estampes qui ont permis une proposition d’identification de cette marque. On la trouve en effet apposée sur des eaux-fortes de Rembrandt, l’une passée dans le commerce d’art, Le Retour du fils prodigue (Holl. 91) (vente 2007, 4 décembre, Londres, Christie’s, no 224) et l’autre, Abraham et les Anges, (B.29), conservée au Harvard Art Museums/Fogg Museum (inv. G3223). L’estampe du Fogg Museum vient de la collection Gray versée au Fogg en 1857. Le musée l’avait achetée en 1853, directement à la vente du Dr. W. A. Ackerman, dont elle porte la marque (L.791), ainsi qu’une inscription « E. Faesch » écrite à l’encre brune dans une main du XIXe siècle. Cette marque est estampillée sur deux estampes d’Adrien van Ostade provenant toutes les deux de la collection du Dr. W.A. Ackerman (L.791), l’une, Le Paysan payant son écot, conservée au musée Dobrée à Nantes (inv. 896-1-1847) et l’autre, Le Concert, dans le commerce d’art en 1999 (vente 1999, 29 et 30 avril, New York, Sotheby’s, no 103 et provenant, selon le catalogue, de « E. Faesch not in Lugt », probablement, là aussi, une inscription). Enfin, elle a été signalée sur une estampe d'Albrecht Dürer (B.101), toujours de la collection du Dr. W.A. Ackerman [vente 2014, 14 juin, Hambourg, Hauswedell & Nolte, n° 534].
Les œuvres sur lesquelles figurent cette marque et leurs divers propriétaires nous conduisent donc à dire que celle-ci date bien de la première moitié du XIXe siècle ‒ avant 1853 et la vente Ackerman.
Il est alors tentant d’attribuer la marque à « E. Faesch », auquel correspondent les initiales. Selon l’artiste Frederik Grünwaldt, Faesch était un marchand ou un négociant allemand qui vivait à Kiel au début du XIXe siècle et possédait une importante collection d’art. E. Faesch figure parmi les prêteurs de la première exposition organisée en 1843 par l'Asscociation de l'art (Kunstverein) de Kiel (tableaux de Govaert Flinck et Jacob Ruisdael, dessin de Dürer), et comme membre de l'association.
Des annotations dans l’exemplaire des Marques de Collections de dessins & d’estampes du Statens Museum de Copenhague attribuent cette marque à « E. Fischl, Kiel », « E. Fasch » ou « Fisch », sans doute un seul et même personnage.
Le Dr. Annette Weisner, de la Kunsthalle de Kiel, note également que « E. Faesch » a été nommé membre du conseil d’administration de l’association artistique de Kiel (Schleswig-Holsteinische) en 1843 et en 1844, mais qu’il n’y figure plus en 1845. Elle propose de l’identifier avec Eduard Faesch, né à Kiel en 1812 et mort en 1845.
Eduard Faesch est précisément mort le 2 mars 1845 (Mitteilungen der Gesellschaft für Kieler Stadtgeschichte, 1975, N° 62, p. 354)
Une notice d’un catalogue d’exposition consacré aux marines indique qu’Eduard Faesch, amateur de sujets maritimes, était un commerçant suisse établi à Kiel et qu’il achetait ses marines auprès du marchand Georg Ernst Harzen (Hambourg 2010 : Segeln, was das Zeug hält. Niederländische Gemälde des Goldenen Zeitalter, cat. sous la dir. de M. Sitt et H. Gasssner, Hamburg, Hamburger Kunsthalle, 2010, p. 146).
Annette Weisner nous signale un album amicorum qui lui est dédié et dans lequel figurent des contributions de plusieurs membres de sa famille entre 1827 et 1832 (vente 2010, 22 mai, Kiel, Buch- und Kunstantiquariat Schramm, Auktion 67, no 474).
SOURCE
A. Wyatt Thibaudeau, Dictionnaire des marques et monogrammes d’amateurs, manuscrit, Berlin, Kupferstichkabinett, WGa 0 19, folio 24.
BIBLIOGRAPHIE
Kiel 1843 : Ausstellungsverzeichnisse des Schleswig-Holsteinischen Kunstvereins 1843-1882, Kiel, Schleswig-Holsteinischer Kunstverein, 1843.
Date de mise en ligne : juillet 2013 ; dernière mise à jour : mars 2022.