EMILIO SANTARELLI.
La collection de dessins de Santarelli apporta aux Offices entre autres un groupe de dessins espagnols, le plus important hors d'Espagne. Parmi les dessins se trouvaient plusieurs feuilles portant le paraphe du célèbre collectionneur Jabach (L.2959), par exemple une étude de Michel II Corneille pour le Voyage de Jacob d'après Castiglione. On y rencontre aussi des dessins de la collection du marquis del Carpio, réuni par le Padre Resta à Madrid en 1746, dont le frontispice du volume intitulé Libro de disegni di scelti autori raccolti a Roma, peut-être dessiné par Paul Schor. Santarelli avait l'habitude de coller ses dessins sur un gros carton bleu qu'il encadrait d'une large bande marron, en ajoutant des filets à la plume d'épaisseur variée, de toute évidence en s'inspirant des montages de Mariette. Le collectionneur inscrivait sous les dessins le nom de l'artiste ; toutefois ses identifications n'ont pas souvent été reprises par les spécialistes du dessin.
Dans la préface du catalogue de la vente de 1871 (pp. V-VIII), W. Drugulin explique que le but premier de Santarelli était de réunir une importante collection de dessins de maîtres et que la collection des estampes était d'abord secondaire. Mais il prit conscience que les estampes des peintres-graveurs pourraient apporter une aide fort commode pour « arriver à une distinction positive des maîtres entre eux-mêmes », pour distinguer aussi le maître de l'élève et séparer le vrai du faux. Drugulin poursuit : « La meilleure solution qui se présentait, et la plus pratique, c'était d'arriver à connaître ces maîtres par un assemblage de leurs œuvres reconnues sans dispute et du même temps accessibles à toute heure, sans la nécessité de courir les galeries et les musées, - bref à avoir sous la main un dossier d'autographes ou pièces de conviction, prêt à être consulté en cas de doute. Arrivé une fois à cette conclusion, M. Santarelli s'occupait sérieusement de la recherche des gravures des peintres-graveurs. » En ces quelques lignes, Drugulin présente le changement de statut de la collection des estampes par rapport à celle des dessins. Cette même idée a été partagée par bien d'autres collectionneurs dans toute l'Europe, mais peu d'auteurs l'ont exprimée aussi clairement.
Nous ignorons sur quoi s'est basé Lugt pour affirmer qu'un certain nombre de feuilles de la série des estampes d'ornements de la vente de 1871 auraient une autre provenance.
BIBLIOGRAPHIE
[A. Gotti], Catalogo della Raccolta di Disegni Autografi antichi e moderni donato dal Prof. Emilio Santarelli alla Reale Galleria di Firenze, Florence 1870.
Florence 1967 : Disegni italiani della Collezione Santarelli. Sec. XV-XVIII, cat. par A. Forlani Tempesti, M. Fossi Todorow, G. Gaeta Bertelà et A.M. Petrioli, Florence, Gabinetto disegni e stampe degli Uffizi, 1967.
C. Monbeig Goguel, 'Les artistes florentins collectionneurs de dessins de Giorgio Vasari à Emilio Santarelli', dans C. Monbeig Goguel (dir.), L'Artiste collectionneur de dessin, I. De Giorgio Vasari à aujourd'hui, actes du colloque Rencontres internationales du Salon du Dessin, 22-23 mars 2006, Paris 2006, pp. 56-58.
L. Pellicer, 'François-Xavier Fabre (1766-1837) et Emilio Santarelli (1801-1886) dans le Fonds Piancastelli de la Biblioteca Comunale de Forlì', dans F. Garavini (éd.), Carteggi ritrovati (Quaderni Piancastelli 4), Bologne 2007, pp. 11-166.
Date de mise en ligne : mars 2010.