numéro
L.1477
intitulé de la collection
Ingres, Jean-Auguste-Dominique
technique marque estampée, encre
couleur bleu, vert
localisation recto
dimension 10 x 9 mm (h x l)
  • 1921
  • depuis 2010
J. A. D. INGRES (1780-1867), peintre français, Paris. Sur les dessins de sa vente après décès.
 
Jean-Auguste-Dominique Ingres, le célèbre élève de David et l'adversaire du romantisme, naquit à Montauban, vint à Paris en 1796, vécut à Rome et à Florence de 1806 à 1824, et passa le reste de sa vie à Paris. La plupart de ses admirables portraits dessinés datent du séjour en Italie. Il possédait des médailles, vases étrusques, terres cuites, bronzes, livres, estampes, tableaux et dessins anciens qu'il légua, avec un grand nombre de ses propres dessins, au musée de sa ville natale (voir L.1491a).
 
VENTES :
I. 1867, 27 avril, Paris (expert F. Petit). Après décès. 17 nos dont 4 pour les dessins ou aquarelles qui obtinrent : Philippe V et le maréchal de Berwick, aquar. 1864, 4380 fr., Apothéose de Napoléon Ir, 1853, 1950 fr. (à la ville de Paris), l'Enlèvement d'Europe, aquar. 1853, 1700 fr., et Projet de monument à la mémoire de Lady Jane Montague, aquar. 1850, 3020 fr. - Produit total 139.630 fr.
 
II. 1867, 6-7 mai, Paris (expert Haro). 90 nos dont 2 de tableaux, 33 d'études peintes, les autres pour les aquarelles et dessins. Ces œuvres « provenant de l'atelier de M. Ingres » appartenaient à proprement dire à Haro (L.1241), qui les avait achetées à Ingres pour 50.000 fr. Deux peintures importantes, l'Angélique attachée au rocher (retirée à 50.000 fr.) et la Vénus couchée (adjugée 10.000 fr.), ne provenaient pas de cet achat. Dans les dessins : Etude pour la tête de St. Symphorien, du Martyre de St. Symphorien 2000 fr., Etude de l'ensemble de la figure de la Source 1380 fr., Mort de Léonard de Vinci 1600 fr., le duc d'Albe à Ste. Gudule, à Bruxelles, signé 1815, 2320 fr., les dessins des 7 villes conquises, pour le plafond de l'Hôtel de Ville 2200 fr., Marie Tudor, d'après Holbein 2305 fr., les autres de 57 à 850 fr. Les 3 aquarelles firent de 250 à 350 fr. - Produit 128.725 fr.
 

JEAN-AUGUSTE-DOMINIQUE INGRES (Montauban 1780-Paris 1867), peintre, Paris. Sur les dessins en possession de Delphine Ramel, seconde épouse d’Ingres.

Contrairement à ce qui est écrit en 1921, dans l’en-tête, ce cachet composé des initiales du peintre n’a pas été apposé sur les dessins de la vente après décès du 27 avril 1867. Au contraire, les quatre dessins proposés dans cette vente ne portent pas de cachet, ainsi Philippe V et le maréchal de Berwick (no 13 de la vente ; aujourd’hui conservé au musée du Petit-Palais, inv. P.P.D. 1282), L’Apothéose de l’Empereur Napoléon Ier (n14 de la vente ; Paris, musée du Petit Palais, dépôt du musée Historique de la ville de Paris), L’Enlèvement d’Europe (no 15 de la vente ; Cambridge, Harvard Art Museums, Fogg Art Museum, inv. 1943.378) et le Tombeau de Lady Montague (n16 de la vente ; Montauban, musée Ingres, dépôt du musée du Louvre).
Les dessins présentés lors de la vente du 6 et 7 mai 1867 portent bien, eux, le cachet L.1241 Collection Haro - Ingres.
Une mise au point de Louis-Antoine Prat fait observer que la marque L.1477 se trouve en réalité sur nombre de dessins vendus à l’amiable après la mort de l’artiste ; elle doit donc bien avoir été apposée, après sa mort, sur des feuilles cédées alors par Delphine, née Ramel, seconde femme du peintre (voir L.-A. Prat dans Paris 2006 : Suite française. Dessins de la collection Jean Bonna, cat. sous la dir. d’E. Brugerolles, Paris, ENSBA, 2006, sous le n59).
Quelques-uns de ces dessins sont aujourd’hui conservés dans des musées (Cambridge, Harvard Art Museums, Fogg Art Museum, inv. 1932.178, inv. 1942.44a et 1942.44b ; Genève, musée d’Art et d’Histoire, inv. Ing. 1, inv. Ing. 2 ; Londres, British Museum, Prints & Drawings, inv. 1886,0410.25 à 1886,0410.33 ; Ottawa, National Gallery of Canada, inv. 17134 ; Oxford, The Ashmolean Museum, inv. WA. 1954.70.16 et WA. 1954.70.27 ; Paris, musée du Louvre, inv. REC 33 et inv. RF 3507 ; Lyon, musée des Beaux-Arts, inv. B 1051). On les trouve également en mains privées (Femme nue debout, publié dans le catalogue Suite française, op. cit., n59 ; voir L.-A. Prat dans Paris 2006 : Ingres (1780-1867), Portrait de la princesse Albert de Broglie, publié dans le cat. sous la dir. de V. Pomarède, S. Guégan, L.-A. Prat et É. Bertin, Paris, musée du Louvre, 2006, n162). On rencontre, enfin, des exemples dans le commerce de l’art (vente 1997, 1er juillet, Londres, Christie’s, n204, Étude de la princesse de Broglie ; vente 2000, 20 novembre, Paris, Piasa, partie du n165, Projet de monument funéraire à la gloire d’Hyppolite Flandrin ; vente 2001, 21 novembre, Paris, Piasa, n161, Portrait de madame Delphine Ingres, née Ramel ; vente 2003, 22 janvier, New York, Christie’s, n106, Quatre études de mains et une étude de pied ; vente 2008, 1er décembre, Paris, Piasa, n141, Étude pour la figure de la Source, ; vente 2014, 14 mai, Paris, Tajan, n91, Étude de draperie ; vente 2014, 9 juillet, Londres, Sotheby’s, n143, Le jeune Raphaël prenant congé de la duchesse d’Urbin, n145, Étude pour la figure d’Antiochus, n147, Étude pour une femme dans la foule des assistants du Martyre de saint Symphorien, n153, Étude pour le portrait d’une femme assise, n154, Étude d’une femme nue dansant, n161, Étude pour deux figures de l’Âge d’Or).
Il arrive cependant que des dessins portent à la fois les deux cachets, L.1241 et L.1477, comme par exemple les deux feuilles d’études de mains (cat. Prouté, Catalogue N123, Paris 2003, n49 et n50) : cédées à la mort d’Ingres, elles ont dû par la suite être récupérées par le marchand Haro.
Nous ne souhaitons pas revenir sur la bibliographie ingresque, énorme. Il suffira de se reporter à l’un des nombreux ouvrages et catalogues d’exposition consacrés à l'artiste.


Date de mise en ligne : septembre 2014.

 


Frits Lugt, Les Marques de Collections de Dessins & d’Estampes | Fondation Custodia