JEAN-AUGUSTE-DOMINIQUE INGRES (Montauban 1780-Paris 1867), peintre, Paris. Sur les dessins en possession de Delphine Ramel, seconde épouse d’Ingres.
Contrairement à ce qui est écrit en 1921, dans l’en-tête, ce cachet composé des initiales du peintre n’a pas été apposé sur les dessins de la vente après décès du 27 avril 1867. Au contraire, les quatre dessins proposés dans cette vente ne portent pas de cachet, ainsi Philippe V et le maréchal de Berwick (no 13 de la vente ; aujourd’hui conservé au musée du Petit-Palais, inv. P.P.D. 1282), L’Apothéose de l’Empereur Napoléon Ier (no 14 de la vente ; Paris, musée du Petit Palais, dépôt du musée Historique de la ville de Paris), L’Enlèvement d’Europe (no 15 de la vente ; Cambridge, Harvard Art Museums, Fogg Art Museum, inv. 1943.378) et le Tombeau de Lady Montague (no 16 de la vente ; Montauban, musée Ingres, dépôt du musée du Louvre).
Les dessins présentés lors de la vente du 6 et 7 mai 1867 portent bien, eux, le cachet L.1241 Collection Haro - Ingres.
Une mise au point de Louis-Antoine Prat fait observer que la marque L.1477 se trouve en réalité sur nombre de dessins vendus à l’amiable après la mort de l’artiste ; elle doit donc bien avoir été apposée, après sa mort, sur des feuilles cédées alors par Delphine, née Ramel, seconde femme du peintre (voir L.-A. Prat dans Paris 2006 : Suite française. Dessins de la collection Jean Bonna, cat. sous la dir. d’E. Brugerolles, Paris, ENSBA, 2006, sous le no 59).
Quelques-uns de ces dessins sont aujourd’hui conservés dans des musées (Cambridge, Harvard Art Museums, Fogg Art Museum, inv. 1932.178, inv. 1942.44a et 1942.44b ; Genève, musée d’Art et d’Histoire, inv. Ing. 1, inv. Ing. 2 ; Londres, British Museum, Prints & Drawings, inv. 1886,0410.25 à 1886,0410.33 ; Ottawa, National Gallery of Canada, inv. 17134 ; Oxford, The Ashmolean Museum, inv. WA. 1954.70.16 et WA. 1954.70.27 ; Paris, musée du Louvre, inv. REC 33 et inv. RF 3507 ; Lyon, musée des Beaux-Arts, inv. B 1051). On les trouve également en mains privées (Femme nue debout, publié dans le catalogue Suite française, op. cit., no 59 ; voir L.-A. Prat dans Paris 2006 : Ingres (1780-1867), Portrait de la princesse Albert de Broglie, publié dans le cat. sous la dir. de V. Pomarède, S. Guégan, L.-A. Prat et É. Bertin, Paris, musée du Louvre, 2006, no 162). On rencontre, enfin, des exemples dans le commerce de l’art (vente 1997, 1er juillet, Londres, Christie’s, no 204, Étude de la princesse de Broglie ; vente 2000, 20 novembre, Paris, Piasa, partie du no 165, Projet de monument funéraire à la gloire d’Hyppolite Flandrin ; vente 2001, 21 novembre, Paris, Piasa, no 161, Portrait de madame Delphine Ingres, née Ramel ; vente 2003, 22 janvier, New York, Christie’s, no 106, Quatre études de mains et une étude de pied ; vente 2008, 1er décembre, Paris, Piasa, no 141, Étude pour la figure de la Source, ; vente 2014, 14 mai, Paris, Tajan, no 91, Étude de draperie ; vente 2014, 9 juillet, Londres, Sotheby’s, no 143, Le jeune Raphaël prenant congé de la duchesse d’Urbin, no 145, Étude pour la figure d’Antiochus, no 147, Étude pour une femme dans la foule des assistants du Martyre de saint Symphorien, no 153, Étude pour le portrait d’une femme assise, no 154, Étude d’une femme nue dansant, no 161, Étude pour deux figures de l’Âge d’Or).
Il arrive cependant que des dessins portent à la fois les deux cachets, L.1241 et L.1477, comme par exemple les deux feuilles d’études de mains (cat. Prouté, Catalogue No 123, Paris 2003, no 49 et no 50) : cédées à la mort d’Ingres, elles ont dû par la suite être récupérées par le marchand Haro.
Nous ne souhaitons pas revenir sur la bibliographie ingresque, énorme. Il suffira de se reporter à l’un des nombreux ouvrages et catalogues d’exposition consacrés à l'artiste.
Date de mise en ligne : septembre 2014.