numéro
L.1570d
intitulé de la collection
Staatliche Kunsthalle Karlsruhe, Nachlassdruck E.L. Kirchner
technique marque estampée, encre
couleur noir, violet
localisation verso
dimension 11 x 20 mm (h x l)
4 renvois  
  • 1956
E. L. KIRCHNER (1880-1938), peintre-graveur, Berlin et Davos - Frauenkirch. Sur les œuvres de sa succession.
 
Ernst Ludwig Kirchner, né à Aschaffenburg, étudia d'abord l'architecture, mais il changea bientôt de voie et devint peintre autodidacte. Poussé par des idées révolutionnaires, il fonda en 1903, avec Bleyl, Heckel et Schmidt-Rottluff, le mouvement « Die Brücke », le berceau de l'expressionnisme allemand. Depuis 1906 « Die Brücke » édita, pour ses membres, des fascicules dans lesquels parurent entre autres des planches de Kirchner. Son atelier à Dresde, orné de fresques et sculptures en bois par lui-même et garni de meubles construits de vieilles caisses, fut le centre des jeunes artistes appartenant à ce groupement. En 1911 Kirchner se fixa à Berlin et y fonda avec Pechstein l'« Institut für modernen Unterricht in der Malerei ». La vie dans les rues et les cafés lui inspira mainte toile et maint dessin et c'est ainsi que se forma son propre style d'un coloris très monté et émotif, caractéristique du mouvement expressionniste. En 1914 il dut faire son service militaire, mais sa nature sensible ne pouvait le supporter. Brisé, il alla à Davos-Frauenkirch pour guérir. Les grandioses paysages des Alpes l'impressionnèrent fortement et il exécuta alors beaucoup de ses meilleures peintures. Infatigable dessinateur, il a laissé un vaste œuvre graphique, environ 1500 feuilles. Dans une lettre il raconte comment les estampes des graveurs allemands des XVe et XVIe siècles l'ont toujours inspiré, mais aussi la sculpture nègre. Ses illustrations pour Umbra Vitae de Georg Heym, Berlin 1924, inaugurent une période nouvelle dans l'histoire du livre illustré allemand. Voir sur lui : W. Grohmann, Kirchner Zeichnungen, Dresde 1925 et G. Schiefler, Die Graphik Ernst Ludwig Kirchners bis 1924, Berlin 1925-1926. Le régime national-socialiste déclara son art « dégénéré » et beaucoup de ses œuvres furent détruites. Kirchner, très affligé, mourut en Suisse.
Le cachet L.1570a fut employé par le frère de l'artiste, Walter Kirchner. La marque L.1570b, qui comporte presque toujours une annotation à l'encre au-dessous du nom, fut apposée sur les feuilles de sa succession conservées pendant la deuxième guerre mondiale au « Kunstmuseum » de Bâle. La marque L.1570c fut apposée sur des estampes éditées par le « Bauhaus » et la « Schweizerische Graphische Gesellschaft ». La marque L.1570d a servi pour les épreuves tirées par les soins du Professeur E. Heckel pour la « Staatliche Kunsthalle Karlsruhe » (voir au L.1602), sur les cuivres laissés par Kirchner à son décès. Il fut tiré deux épreuves de chaque planche ; on les numérota. Il existe encore un autre timbre « Unverkäuflich E. L. Kirchner » que l'artiste apposa lui-même. Carl Angster, à Biberach Riss, Suisse, est maintenant chargé de la succession.
 

Frits Lugt, Les Marques de Collections de Dessins & d’Estampes | Fondation Custodia