numéro
L.1857
intitulé de la collection
Museum Boijmans Van Beuningen
technique marque estampée, encre
couleur vert
localisation verso
dimension 14 x 11 mm (h x l)
11 renvois  
  • 1921
  • 1956
MUSÉE BOYMANS, Rotterdam. Dessins anciens, estampes et dessins modernes.
 
Frans Jacob Otto Boymans, né à Maastricht en 1767, fut inscrit comme étudiant en droit à Utrecht en 1786. Il s'y maria l'année suivante, mais son épouse, née van Westreenen, mourut dès 1789. Il se consacra alors entièrement à l'éducation de son fils et à la réunion d'une grande collection de tableaux, dessins, porcelaines et monnaies. Différents voyages le conduisirent à l'étranger ; il était souvent à Bruxelles et à Paris, en 1805 à Berlin et en 1806 à Rome, où il s'entendit avec Canova au sujet d'un monument funéraire pour le Prince d'Orange. Il doit y avoir acquis son importante collection de dessins de l'école italienne qui périt presque entièrement dans l'incendie du Musée Boymans en 1864. Lorsque le moment où il devait remettre à son fils l'héritage maternel approcha, il tâcha de réaliser ses collections, soit à l'amiable, soit par une vente publique pour laquelle un catalogue fut fait en 1811, mais qui n'eut pas lieu. Au contraire les collections s'augmentèrent encore et ce n'est que vers la fin de sa vie, après la mort de son fils, que le sort futur de ses œuvres d'art recommença à le préoccuper. Des négociations avec la ville d'Utrecht, où il avait été juge de 1818 à 1839, échouèrent. Son vieil ami Bichon van IJsselmonde, bourgmestre de Rotterdam, l'engagea alors à penser à cette ville. Un édifice fut acquis dès 1841 ; les négociations, fort longues, furent interrompues en 1847 par la mort de l'amateur qui léguait à la ville toutes ses collections. Le musée fut ouvert en 1849, A. J. Lamme (L.138) en fut le premier directeur. Beaucoup de tableaux durent être rejetés, mais ce qui restait était important. Les dessins, dont le catalogue de 1811 mentionne déjà 4000, forment une série des plus intéressantes (catalogue publié par le musée en 1852). Depuis l'incendie de 1864 qui anéantit les dessins italiens et toutes les estampes, l'école hollandaise y domine (e. a. de beaux primitifs, des Rembrandt, riche série des van de Velde). La ville de Rotterdam laissa échapper deux occasions exceptionnelles de faire de son musée un des plus importants de l'Europe : en 1845 elle rejetait l'offre de l'admirable collection Verstolk van Soelen (L.2490) et en 1869 celle du cabinet Vis Blokhuyzen. Le directeur P. Haverkorn van Rijsewijk (1883-1908), commença à former une collection de dessins et d'estampes modernes. Une réorganisation de tout le musée a été entreprise avec un excellent résultat par le directeur actuel, F. Schmidt-Degener.
La première des deux marques ci-contre [L.1857] est l'ancienne, maintenant abandonnée ; la seconde [L.1858] s'emploie aujourd'hui, ainsi que le L.288.
 
MUSÉE BOYMANS, Rotterdam.
 
Depuis la parution de notre volume principal [1921], le Cabinet de Dessins et d'estampes, déjà réputé dans le monde des amateurs, s'est constamment étendu. Grâce notamment à quelques donations très importantes, il prend à présent, sauf pour les hollandais, la première place dans les Pays-Bas. Citons d'abord les principaux legs et donations : 1923, donation A. J. Domela Nieuwenhuis (1850-1935), estampes anciennes et dessins de maîtres allemands du XIXe siècle (voir pour plus de détails au L.356b) ; 1929, legs H. M. Montauban van Swijndregt (1841-1929), dessins et estampes de maîtres anciens et 400 dessins hollandais de 1750 à 1850 (voir au L.396b). L'année la plus importante dans l'histoire du Cabinet est cependant 1935 quand, à l'occasion de l'inauguration du nouveau Musée Boymans, édifice moderne bâti par A. van der Steur, M. et Mme F. Koenigs y déposaient, à titre du prêt, leur splendide collection de dessins et de tableaux, formée entre 1922 et 1935 et qui entra définitivement au musée en 1940 par la générosité d'un de ses bienfaiteurs, D. G. van Beuningen. Nous renvoyons pour plus de détails sur cette unique ensemble, riche en chefs-d'œuvre de toutes écoles, anciennes et modernes, au L.1023a. En 1951, legs par le docteur J. C. J. Bierens de Haan (1867-1951) de tout l'ensemble représentatif d'estampes qu'il avait réuni depuis 1923 et destiné à être incorporé au Cabinet, encore pauvre en gravures (voir l'article au L.451e). Cet amateur fit aussi un legs en argent, créant ainsi la Fondation Lucas van Leyden pour l'achat de dessins et d'estampes pour le musée (notre L.387a). Il est difficile d'énumérer toutes les importantes acquisitions faites sous la direction savante des conservateurs. Citons dans les dessins anciens : Jérôme Bosch, Buytewech, Dürer, de Gheyn, de Koninck, Lievens, de Momper, Tiepolo et dans les modernes Jongkind et van Gogh. Tous les nouveaux achats d'importance sont relatés dans le Bulletin du Musée. De la série d'excellents catalogues d'expositions citons : D'Ingres à Seurat, 1933-34 ; de la collection F. Koenigs les trois catalogues suivants : Dessins hollandais du XVe au XVIIe siècle, 1934, Cent dessins anciens français 1934-35, Dessins d'Ingres, Delacroix, Géricault, Daumier 1935-36 ; Dessins de Petrus Paulus Rubens 1939 ; Dessins de Van Eyck à Rubens, Rotterdam, Bruxelles, Paris, 1948-49 ; Dessins du XVe au XIXe siècle exposés à la Bibliothèque Nationale de Paris 1952, Choix de Dessins 1952 (ces deux catalogues rédigés par E. Haverkamp Begemann, le dernier contient un historique des collections par le directeur J. C. Ebbinge Wubben). Dans le domaine de la gravure citons les catalogues suivants, tous rédigés par J. C. Ebbinge Wubben. Deux catalogues de La Gravure de 1800 à 1940, 1941-1942 ; La gravure à la manière noire de 1642 à 1942, 1942 ; Les graveurs autour de Rubens, 1942-43 ; quatre catalogues du Paysage dans la gravure hollandaise du XVIe siècle jusqu'aux italianisants, 1943-44 ; La Gravure française du XIXe siècle, 1946 ; H. Bosch et P. Bruegel dans la gravure, 1948-49. Melle B. L. D. Ihle prépare actuellement un catalogue de toutes les estampes de la collection ; 3 volumes excellemment documentés sont déjà parus ; Lucas de Leyde et ses contemporains, 1952-53 ; Piranesi, 1953-54 et La Gravure vénitienne, 1955.
F. Schmidt-Degener fut le directeur général jusqu'en 1921. D. Hannema lui succéda jusqu'en 1947, puis A. P. A. Vorenkamp et J. C. Ebbinge Wubben, le directeur actuel. Le docteur J. G. van Gelder, d'abord attaché depuis 1924, fut conservateur des dessins et estampes de 1933 à 1940, poste qui échut ensuite à J. C. Ebbinge Wubben et en 1955 à E. Haverkamp Begemann pour les dessins et à Melle B. L. D. Ihle pour les estampes.
La marque L.1857 se rencontre aussi en bleu ; elle est souvent accompagnée du cachet L.1855a. L'estampille L.1858 est abandonnée depuis longtemps. Voir d'autres marques aux L.288a, L.340a, L.356a, L.387a, et L.700a.
 

Frits Lugt, Les Marques de Collections de Dessins & d’Estampes | Fondation Custodia