NAUDET (actif 1763-vers 1830), marchand d’estampes, Paris. Sur les estampes et dessins vendus par lui.
Naudet est un éditeur et un marchand d’estampes actif à Paris à la fin du XVIIIe et au début du XIXe siècle. Beraldi disait déjà que : « Les collectionneurs connaissent bien la signature manuscrite apposée au dos de toutes les estampes qui passaient dans son magasin. » De fait, l’adresse apparaît dès 1780-1786 sur de nombreuses pièces. Sur l'estampe gravée par sa fille Caroline (1775-1839), Naudet figure au nombre des convives du Repas donné le 7 mars 1806 par les marchands d’estampes de Paris à leur confrère et ami Leclerc (F. Courboin, L’Estampe française. Graveurs et marchands, Bruxelles et Paris 1914, p. 97 et pl. 40). Naudet est par ailleurs le père de Thomas-Charles Naudet (1773-1810), graveur, dessinateur et peintre, avec qui on le confond parfois. Nous ne savons toutefois que peu de choses sur lui, si ce n'est qu'aux dires de Pierre Casselle, il est portier du musée des Monuments français sous le Consulat et l’Empire et qu'il démissionne de ses fonctions en 1805 afin de reprendre son activité commerciale (M. Préaud, P. Casselle, M. Grivel, C. Le Bitouzé, Dictionnaire des éditeurs d'estampes à Paris sous l'Ancien Régime, Paris 1987, p. 248).
Dans le Journal de Paris du 13 juin 1784 (p. 713) la gravure La Folle journée ou Le Mariage de Figaro est annoncée chez le « Sr. Naudet, rue Geoffroy-l’Asnier, à la Comédie Bourgeoise », mais cette adresse ne figure pas au verso des estampes vendues par Naudet. En revanche, deux autres adresses ont été repérées : d'une part la rue Froidmanteau : « Naudet Md Rue froiMantau N°.185 | aNé 1802. » (Los Angeles, Getty Research Institute, inv. 2001.PR.3 F.22, Jean Dughet d’après Poussin, Apollon et les Muses sur le Parnasse) et, bien plus souvent, l’adresse « au Louvre » avec des dates allant de 1780 (cat. Christopher Mendez, Catalogue 49. Old Master Prints, Londres 1982, nos 57-61, Salomon Gessner, Scènes de satyres), à 1786 (Los Angeles, Getty Research Institute, inv. 83.GI.277.274, planche de la suite d’après Hans Vredeman de Vries, Trophées d’armes), et jusqu'à 1829 enfin (Londres, British Museum, Prints & Drawings, inv. 1843,0513.286, Rembrandt, Portrait d’Abraham Francen).
De l’adresse « au Louvre » existent plusieurs variantes : « Naudet Md d'estampes au Louvre | 1770 » (sur une gravure de Pieter de Jode d'après Antony van Dyck, Portrait de Jacob Jordaens, coll. Jean Mazel, sa vente 2018, 12 octobre, Paris, c.-pr. Mallié-Arcelin, lot 141), « a paris chez Naudet Md Destampes au Louvre | 1793 » (Cologne, Wallraf-Richartz-Museum, inv. 37/371, sur une gravure de Benetto Stefani d’après Enea Vico, Le Rapt des Sabines), « a paris Chez Naudet Md Destampes au Louvre | 1800 » (Coll. part., sur une eau-forte de Jacques Androuet du Cerceau, planche du Livre de grotesques, Paris 1566), « Chez Naudet Md Destampes au Louvre | 1790 a Paris » (G. Hałasa, Grafiki Rembrandta. Oryginał. Kopia. Późne odbitki, Poznan 2009, p. 225) et, plus simple, « Chez Naudet Md au Louvre | 1818 » (chez D. Martinez, Liste 3 Nouvelles Acquisitions, Paris 2009, no 1, Adrian Van der Cabel, Paysage) et « Chez Naudet Md au Louvre | 1821 » (vente 2019, 26 juin, Seefeld près de Munich, Dietrich Schneider-Henn, no 644, copie de Rembrandt, Christ guérissant les malades) ou bien encore : « Naudet 1817 » (Saint-Pétersbourg, Ermitage, Cabinet des estampes, inv. 132710, eau-forte de Berghem).
Les estampes que Naudet édite figurent régulièrement dans La Bibliographie de la France de 1813 à 1817 et, en 1814, son adresse est donnée comme « au colonnade du Louvre » (voir le site en ligne Image of France). Il est fort probable que cette adresse corresponde à celle dite « au Louvre ».
L’inscription figure aussi, mais rarement cette fois, au verso de dessins, sous la forme par exemple de « Chez Naudet Md. au Louvre 1830 » (cat. W.R. Jeudwine et L’Art Ancien S.A., Exhibition of Old Master Drawings, Londres 1968, no 119 comme attribué à Étienne de Lavallée-Poussin, Panneau de décoration).
Nous ne sommes pas en mesure d'expliquer la mention des dates relatives aux années 1760, comme celle de « Naudet 1763 » inscrite au verso d’une eau-forte de Francisque Millet, Le Voyageur (cat. Xavier Seydoux, Estampes anciennes et modernes, Paris 2014, no 16), ou celle de « Naudet 1769 » que Lugt a répertoriée sous le L.1938, figurant par exemple au verso d’une eau-forte de Rembrandt, Le bon Samaritain, 1633 (Fondation William Cuendet – Atelier Saint-Prex. Tome I. Catalogue des gravures de Dürer – Rembrandt, Lausanne 1979, no 149), car nous ne savons toujours pas à partir de quand Naudet a commencé ses activités de marchand d’estampes.
BIBLIOGRAPHIE
J.E. Wessely, Anleitung zur Kenntnis und zum Sammeln der Werke des Kunstdruckes, Leipzig 1876, pl. II, no 43 (nom seul).
H. Beraldi, Les Graveurs du XIXe siècle. Guide de l’amateur d’estampes modernes, t. X, Paris 1890, p. 191, s.v. Naudet, Thomas-Charles.
L. Monod, Le prix des estampes anciennes et modernes, t. V, Paris 1924, p. 178.
K. Krużel, Katalog Gabinetu Rycin PAU w Bibliotece Naukowej PAU i PAN w Krakowie. Szkola Niderlandzka XVI, XVII i XVIII w., vol. XVI. Rembrandt van Rijn, Cracovie 2006, p. 311 (avec renvoi au cat. 153) et p. 314, no 16 (ill. de la marque).
Date de mise en ligne : juin 2014 ; dernière mise à jour : janvier 2022.