numéro
L.2480
intitulé de la collection
Vasari, Giorgio
technique marque écrite, encre
couleur
localisation recto
dimension
1 renvoi  
  • 1921
  • 1956
G. VASARI (1511-1574), peintre, architecte et auteur, Florence et Rome. Dessins.
 
Giorgio Vasari, né à Arezzo, est le célèbre biographe des peintres italiens, le premier qui ait rassemblé méthodiquement des données historiques sur la vie et sur les œuvres de ses compatriotes artistes pendant la Renaissance. Comme artiste, il reçut sa première éducation de Baccio Bandinelli et de Guglielmo de Marseille, puis entra en relations avec del Sarto et Michel-Ange à Florence. Lors du siège de cette ville en 1529 il se rendit à Rome. Exécuta des peintures commandées par les Médicis et les Papes, puis fit pour la première fois œuvre d'architecte, à Naples, en 1536. A Florence il dirigea la reconstruction du Palazzo Vecchio et termina plusieurs constructions laissées inachevées par Michel-Ange. Sa plus importante création est le Palazzo degli Uffizi à Florence. Ses « Vies des plus excellents peintres, sculpteurs et architectes » (Le Vite de più eccellenti Architteti, Pittori et Scultori Italiani) furent écrites principalement de 1542 à 1550 (première édition parue en cette dernière année). Jusqu'au temps de Vasari les dessins étaient généralement conservés dans les ateliers des artistes où ils servaient pour l'instruction des élèves. « Le premier qui les fit sortir de cette humble mais utile condition, est Giorgio Vasari. Le fameux Libro di disegni, si souvent cité par lui, ne formait pas moins de cinq gros volumes, dont les dessins avaient été recueillis dans toutes les parties de l'Italie, dans le temps que l'illustre biographe y cherchait les éléments de son livre de la vie des artistes. Nul ne fut jamais mieux placé que lui pour les choisir et plus beaux et plus vrais ». (Eug. Piot, dans Le Cabinet de l'Amateur 1861 à 1862 p. 260). Vasari fut donc l'un des premiers à collectionner dans un but historique et critique. Il voulait en premier lieu que sa collection offrît un aperçu du développement de l'art ; ainsi s'explique et s'excuse son choix de feuilles présentant plus d'intérêt à ce point de vue, qu'en tant qu'œuvres d'art. « Pour les cinq volumes qui composaient la collection de Giorgio Vasari, Baldinucci nous apprend, dans la vie du Passignano, qu'ils furent vendus à des marchands étrangers, à la grande honte de la Toscane, par les héritiers du chevalier Gaddi. Cette vente est antérieure à l'année 1638, époque de la mort du Passignano, qui avait été chargé de leur estimation. Comme ceux qui les avaient achetés étaient des marchands, les dessins ne tardèrent pas à se répandre dans les collections d'amateurs ; un certain nombre parvint, nous dit Mariette, dans la collection de l'abbé Quesnel, d'où ils passèrent dans celle de Crozat, plus tard chez Mariette, et enfin au musée du Louvre. On reconnaît les dessins qui ont appartenu à Vasari aux élégants cartouches, dessinés à la plume et au bistre, dont l'infatigable artiste s'était plu à les entourer, cartouches d'une composition plus importante souvent que le dessin lui-même. Aujourd'hui il est peu d'amateurs de dessins italiens qui ne tiennent à honneur d'en posséder quelques-uns. » (E. Piot, ibidem). Un spécimen d'un de ces cartouches est reproduit au L.2858. Quelquefois aussi on trouve sur les dessins la signature reproduite ci-contre ; d'autres fois ils portent des notices de la main même de Vasari, en écriture imitant les caractères d'imprimerie, comme par exemple sur le plan de St. Pierre de Rome, du Bramante, conservé aux Offices, où on lit : Bramante Arch. et Pit. (voir encore Geymüller, Projets primitifs de St. Pierre de Rome, pl. 54). Le même musée conserve le titre dessiné du célèbre Libro del Vasari (cat. d'ornements n° 395), orné du portrait de Michel-Ange gravé par G. Ghisi, et portant l'inscription : DISEGNI / DI / DIVERSI / PITTORI / ECCTI ANTICHI E MODERNI. Dans la Gaz. d. Beaux-Arts de 1859 IV p. 339, Alph. Wyatt [Thibaudeau] a relevé tous les passages où Vasari parle, dans ses biographies, des dessins qu'il possède. C'est la liste la plus complète qu'on ait pu dresser de sa collection, mais il faut remarquer qu'il y manque tous les dessins que Vasari a passés sous silence et qui, souvent, n'étaient point les moins importants. Suivant ce même article des parties de la collection dispersée vinrent encore en possession de Mgr. Dacquin, évêque de Séez, de Jabach, puis du roi de France et de Crozat. Le cardinal Léopold de Médicis (voir L.2712) s'en procura aussi le nombre assez considérable qui est maintenant aux Offices à Florence. L'article de Thibaudeau reproduit un autre spécimen des montures de Vasari.
 
G. VASARI , Florence.
 
Depuis la publication de notre volume principal (1921), plusieurs historiens d'art se sont occupés de la collection fameuse de dessins réunie par Vasari. Nous renvoyons aux articles de : Jenö Lányi, dans la Zeitschrift für Bildende Kunst, nouvelle série XXXVII, 1927-1928, pp. 265-266 ; Erwin Panofsky, dans Städel-Jahrbuch, VI (1930), pp. 25-72 (La première feuille du Libro de Vasari) ; A. E. Popham, dans The British Museum Quarterly, X (1936), pp. 152-153 ; Otto Kurz, dans Old Master Drawings, XI (1937), fasc. 45, pp. 1-15 et XII (1937), fasc. 47, pp. 32-44 ; du même auteur, dans Studi Vasariani, Florence, 1950, pp. 225-228, sous le titre « Il Libro de' Disegni di Giorgio Vasari » ; Denys Sutton, dans The Burlington Magazine, LXXXIX (1947), p. 33. Dans tous ces articles l'histoire du Libro, après la mort de son propriétaire, apparaît plutôt comme obscure ; voir cependant notre article L.2807e sur le Cavaliere Gaddi. Voir encore les deux volumes parus en 1923-1930 à Munich : K. Frey, Der literarische Nachlass Giorgio Vasari et la revue Il Vasari, dédiée spécialement au souvenir de l'artiste, peintre et architecte. Adolfo Venturi donne, dans sa Storia dell Arte italiana, ses « regestes » en tant que peintre IX, 6, (Milan 1932), pp. 291-374, et en tant qu'architecte XI, 2, (Milan 1939), pp. 385-454. Article bien documenté et avec bibliographie dans le Künstlerlexikon de Thieme-Becker, XXXIV, pp. 119-128.
 

Frits Lugt, Les Marques de Collections de Dessins & d’Estampes | Fondation Custodia